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Ces pieux prédécesseurs qu’il faut absolument dénoncer !!!


Hicham

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  • Administrateur
Il y a 21 heures, Hicham a dit :

 « Je ne te parle pas de la prière. Tu as refusé de payer la
taxe de la zakât 

 

Ne sais-tu pas, malheureux, que la zakât est indissociable de la prière ?

 

- C'est ce que ton ami prétend ! (Abou Bakr)



 

Suite du sujet - Khalid ben Walid, le barbare sans âme.

 

http://lasciencedelesprit.com/lesprit/index.php?/topic/4147-khalid-ben-walid-le-barbare-sans-âme/#comment-42831

 

 

Salam alaykoum mes Frères et Sœurs,

 

 

Khalid Ben Walid a dit clairement dans la citation ci-dessus, qu’il a tué un compagnon du Prophète, rien que pour le non paiement de la zakat.

Or, nous savons très bien qu'il a agit ainsi pour se faire l’épouse de sa victime Malik, car rien ne justifiait son crime en islam.

 

Comprenons que Khaled ben walid ne se reposait sur aucune loi Divine pour tuer un homme, à cause de la zakat.

Ne pas payer la zakat ne fait pas de vous un apostat, mais uniquement un pêcheur.
Khaled ben Walid commit un grand crime, surtout que Malik lui avait dit clairement qu’il était Musulman, qu’il priait devant des témoins, que ces témoins pouvaient témoigner pour lui.

 

Khaled ben Walid n’avait pas le droit de remettre en doute la parole, ni la foi de Malik, ni des témoins.
A l’instar d’un homme qui avait été mis au sol par un Musulman durant un combat, l’épée pointée sur sa poitrine et qui s'écria : "La ilaha illa Allah Mohammed Rassoul Allah", Mais que le Musulman tua quand même.
Le prophète s’est mis en colère durant plusieurs jours, contre ce musulman.

Le Prophète très en colère, lui dit : "Pourquoi l’as tu tué ?  Es-tu entré dans son coeur pour savoir s’il a prononcé la chaada sincèrement, ou pas ? " (hadith)


Que constatons-nous dans cette triste histoire macabre ? que Abû Qatâda, Omar ben Khatab, et bien d’autres personnes, étaient choqués et révoltés du comportement gravissime de Khaled ben Walid. Ils n’ont pas eut peur de lui dire en face ses quatre vérités.

Ils ont fait ce qu’ils fallait faire : réclamer auprès du Khalif Abou Bakr, la condamnation et le prix du sang pour avoir tué un musulman innocent.

 

En effet, il faut plutôt aujourd’hui avoir peur devant Dieu de cautionner ces criminels, plutôt que de les prendre comme modèle à suivre.

Ces hypocrites musulmans d’aujourd’hui  n’ont jamais suivi le Prophète, mais seulement leurs prétendus pieux prédécesseurs.


Il aurait fallut les dénoncer il y a bien longtemps comme l’ont fait certains contemporains , plutôt que de cacher leurs histoires, afin que les générations futures ne les idéalisent pas et ne les prennent pas comme modèles à suivre.
Nous pouvons voir ce résultat détestable avec les crimes macabres de Daesh, des Talibans, d’Al Qaida… Tous se sont inspirés de ces compagnons criminels khaled ben Walid, Abou Bakr, et bien d’autres …

 

Mes Frères et Sœurs, comportez vous de la même manière que ceux qui ont dénoncé à l’époque ces faits, gravissimes. Qu’ils soient compagnons ou pas, et n’ayez peur de personne.

 

Et lorsque pour vous faire peur, on vous dira : 

"haram ce que tu dis ! Tais-toi, c’est un compagnon !"

Alors, répondez leur :

"Mon seul compagnon dans ce monde est la vérité, et la Seule Divinité que je vénère c’est Dieu, et non les hommes. 

 

Voyons ce que dit Uthaymîn l’un des plus grands savants Salafistes,  dans l’une de ses fatwas au sujet de la zakat non donnée.

Déjà, il ne dit absolument pas que c’est de l’apostasie. Et il ne dit pas qu’il faut exécuter la personne qui ne l’a pas donné, mais simplement que c’est un pêché, et qu’il faut se reformer en s’en acquitant : 

 

 

La règle de base est qu’il est obligatoire de payer la Zakât dès que celle-ci est devenue obligatoire et qu’il n’est pas permis de retarder son paiement sans excuse valable. Il est mentionné dans l’ouvrage Majmû’ al-Fatâwâ d’Ibn ‘Uthaymîn : 
« On posa la question suivante au cheikh Ibn ‘Uthaymîn : "Que doit faire une personne ne s’étant pas acquittée de la Zakât durant quatre ans ?" 

Il répondit en disant : "Cette personne a commis un péché en tardant à s’acquitter de la Zakât, car la Zakât doit être acquittée dès qu’elle devient obligatoire, sans tarder. En effet, la règle de base est que toute obligation doit être remplie dès le moment où elle devient obligatoire. Cette personne doit donc se repentir de son péché et s’empresser de s’acquitter de la Zakât pour les années passées, car elle en est toujours redevable. Elle doit même se repentir et s’empresser de s’acquitter de sa Zakât afin de ne pas alourdir encore plus ses péchés." » 

Partant, si vous avez intentionnellement omis de vous acquitter de la Zakât, vous avez alors commis un péché et vous devez vous empresser de vous repentir et vous acquitter immédiatement de la Zakât sans avoir à faire d’aumône, de prière ou toute autre chose. 

Par contre, si vous aviez oublié de vous acquitter de la Zakât, vous n’avez alors pas commis de péché et il vous suffit de vous en acquitter, car la personne qui oublie une chose ne commet pas de péché pour cet oubli. En effet, le Prophète (icon--1.gif) a dit : « Certes, Allah pardonne à ma communauté les péchés commis par erreur, oubli ou contrainte. » [Ibn Mâdja et autres (al-Albânî : sahîh)] 

 

 

https://www.islamweb.net/fr/fatwa/298444/Compensations-pour-avoir-omis-de-donner-la-Zakât-

 

 

 

 

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  • Hicham a modifié le titre en Ces pieux prédécesseurs qu’il faut absolument dénoncer !!!
  • Administrateur

J’ajouterai qu’il faut plutôt aujourd’hui avoir peur devant Dieu de cautionner ces criminels, plutôt que de les prendre comme modèle à suivre.

Ces hypocrites musulmans d’aujourd’hui n’ont jamais suivi le Prophète, mais seulement leurs prétendus pieux prédécesseurs.


Il aurait fallut les dénoncer il y a bien longtemps, plutôt que de cacher leurs histoires, afin que les générations futures ne les idéalisent pas et ne les prennent pas comme des modèles à suivre.


Nous pouvons le voir, avec les crimes macabres de Daesh, des Talibans, d’Al Qaida… Tous se sont inspirés de ces compagnons criminels khaled ben Walid, Abou Bakr, et bien d’autres …

 

 

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Il y a 19 heures, Hicham a dit :



 

Suite du sujet - 

Khalid ben Walid, le barbare sans âme.

 

http://lasciencedelesprit.com/lesprit/index.php?/topic/4147-khalid-ben-walid-le-barbare-sans-âme/#comment-42831

 

 

Salam alaykoum mes Frères et Sœurs,

 

 

Khalid Ben Walid a dit clairement dans la citation ci-dessus, qu’il a tué un compagnon du Prophète, rien que pour le non paiement de la zakat.

Or, nous savons très bien qu'il a agit ainsi pour se faire l’épouse de sa victime Malik, car rien ne justifiait son crime en islam.

 

Comprenons que Khaled ben walid ne se reposait sur aucune loi Divine pour tuer un homme, à cause de la zakat.

Ne pas payer la zakat ne fait pas de vous un apostat, mais uniquement un pêcheur.
Khaled ben Walid commit un grand crime, surtout que Malik lui avait dit clairement qu’il était Musulman, qu’il priait devant des témoins, que ces témoins pouvaient témoigner pour lui.

 

Khaled ben Walid n’avait pas le droit de remettre en doute la parole, ni la foi de Malik, ni des témoins.
A l’instar d’un homme qui avait été mis au sol par un Musulman durant un combat, l’épée pointée sur sa poitrine et qui s'écria : "La ilaha illa Allah Mohammed Rassoul Allah", Mais que le Musulman tua quand même.
Le prophète s’est mis en colère durant plusieurs jours, contre ce musulman.

Le Prophète très en colère, lui dit : "Pourquoi l’as tu tué ?  Es-tu entré dans son coeur pour savoir s’il a prononcé la chaada sincèrement, ou pas ? " (hadith)


Que constatons-nous dans cette triste histoire macabre ? que 

Abû Qatâda, Omar ben Khatab, et bien d’autres personnes, étaient choqués et révoltés du comportement gravissime de Khaled ben Walid. Ils n’ont pas eut peur de lui dire en face ses quatre vérités.

Ils ont fait ce qu’ils fallait faire : réclamer auprès du Khalif Abou Bakr, la condamnation et le prix du sang pour avoir tué un musulman innocent.

 

En effet, il faut plutôt aujourd’hui avoir peur devant Dieu de cautionner ces criminels, plutôt que de les prendre comme modèle à suivre.

Ces hypocrites musulmans d’aujourd’hui  n’ont jamais suivi le Prophète, mais seulement leurs prétendus pieux prédécesseurs.


Il aurait fallut les dénoncer il y a bien longtemps comme l’ont fait certains contemporains , plutôt que de cacher leurs histoires, afin que les générations futures ne les idéalisent pas et ne les prennent pas comme modèles à suivre.
Nous pouvons voir ce résultat détestable avec les crimes macabres de Daesh, des Talibans, d’Al Qaida… Tous se sont inspirés de ces compagnons criminels khaled ben Walid, Abou Bakr, et bien d’autres …

 

Mes Frères et Sœurs, comportez vous de la même manière que ceux qui ont dénoncé à l’époque ces faits, gravissimes. Qu’ils soient compagnons ou pas, et n’ayez peur de personne.

 

Et lorsque pour vous faire peur, on vous dira : 

"haram ce que tu dis ! Tais-toi, c’est un compagnon !"

Alors, répondez leur :

"Mon seul compagnon dans ce monde est la vérité, et la Seule Divinité que je vénère c’est Dieu, et non les hommes. 

 

Voyons ce que dit Uthaymîn l’un des plus grands savants Salafistes,  dans l’une de ses fatwas au sujet de la zakat non donnée.

Déjà, il ne dit absolument pas que c’est de l’apostasie. Et il ne dit pas qu’il faut exécuter la personne qui ne l’a pas donné, mais simplement que c’est un pêché, et qu’il faut se reformer en s’en acquitant : 

 

 

La règle de base est qu’il est obligatoire de payer la Zakât dès que celle-ci est devenue obligatoire et qu’il n’est pas permis de retarder son paiement sans excuse valable. Il est mentionné dans l’ouvrage Majmû’ al-Fatâwâ d’Ibn ‘Uthaymîn : 
« On posa la question suivante au cheikh Ibn ‘Uthaymîn : "Que doit faire une personne ne s’étant pas acquittée de la Zakât durant quatre ans ?" 

Il répondit en disant : "Cette personne a commis un péché en tardant à s’acquitter de la Zakât, car la Zakât doit être acquittée dès qu’elle devient obligatoire, sans tarder. En effet, la règle de base est que toute obligation doit être remplie dès le moment où elle devient obligatoire. Cette personne doit donc se repentir de son péché et s’empresser de s’acquitter de la Zakât pour les années passées, car elle en est toujours redevable. Elle doit même se repentir et s’empresser de s’acquitter de sa Zakât afin de ne pas alourdir encore plus ses péchés." » 

Partant, si vous avez intentionnellement omis de vous acquitter de la Zakât, vous avez alors commis un péché et vous devez vous empresser de vous repentir et vous acquitter immédiatement de la Zakât sans avoir à faire d’aumône, de prière ou toute autre chose. 

Par contre, si vous aviez oublié de vous acquitter de la Zakât, vous n’avez alors pas commis de péché et il vous suffit de vous en acquitter, car la personne qui oublie une chose ne commet pas de péché pour cet oubli. En effet, le Prophète (icon--1.gif) a dit : « Certes, Allah pardonne à ma communauté les péchés commis par erreur, oubli ou contrainte. » [Ibn Mâdja et autres (al-Albânî : sahîh)] 

 

 

https://www.islamweb.net/fr/fatwa/298444/Compensations-pour-avoir-omis-de-donner-la-Zakât-

 

 

 

 

Salam alaykoum,

 

Mon frère Hicham, merci infiniment.

 

Il y a 19 heures, Hicham a dit :

Il aurait fallut les dénoncer il y a bien longtemps comme l’ont fait certains contemporains , plutôt que de cacher leurs histoires, afin que les générations futures ne les idéalisent pas et ne les prennent pas comme modèles à suivre.
Nous pouvons voir ce résultat détestable avec les crimes macabres de Daesh, des Talibans, d’Al Qaida… Tous se sont inspirés de ces compagnons criminels khaled ben Walid, Abou Bakr, et bien d’autres …

 

Mes Frères et Sœurs, comportez vous de la même manière que ceux qui ont dénoncé à l’époque ces faits, gravissimes. Qu’ils soient compagnons ou pas, et n’ayez peur de personne.

 

Et lorsque pour vous faire peur, on vous dira : 

"haram ce que tu dis ! Tais-toi, c’est un compagnon !"

Alors, répondez leur :

"Mon seul compagnon dans ce monde est la vérité, et la Seule Divinité que je vénère c’est Dieu, et non les hommes. 

 

Les Hommes soumis à Dieu ( Satisfaits, qui ont arrêté de courir ) sont des Hommes Honorables, ils peuvent se regarder fièrement dans le miroir, ils ne cautionnent ni ne défendent les mauvaises actions, ils donnent leurs vies pour combattre le faux et rétablir la vérité.

 

Ces Hommes arrivent au déclin de leurs vies Satisfaits, Heureux d'être avec Dieu, Heureux de ne pas s'être embarqué dans le tourbillon de cette dounia éphémère, ils se souviennent qu'ils ont défendu La Parole de Notre Seigneur dès qu'ils pouvaient, et ils pleurent de bonheur en sachant qu'ils vont quitter ce monde dans le grand espoir que Notre Seigneur les Aime.

 

89.27 "ô toi, âme apaisée,

89.28 retourne vers ton Seigneur, satisfaite et agréée;

89.29 entre donc parmi Mes serviteurs,

89.30 et entre dans Mon Paradis".

 

Voici les Hommes qui ont réussi à faire le bien à l'humanité pour Notre Seigneur Dieu, les Hommes qui ont participé à la dénonciation du mal, les Hommes Honorables qui ont gardé la tête haute face aux criminelles et à leurs suiveurs.

 

Que Dieu ( swt ) vous bénisse.

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As salam aleykoum wa rahmatoullah wa barakathou Cher Frère Hicham,

mes Sœurs et Frères,

 

c'est vraiment très choquant de voir autant de violence et de barbarie à travers ces califes et compagnons qui ont succédé au Prophète Mohamed, sans son consentement.

On voit bien que la Colère Divine était sur eux, et qu'ils on commis énormément d'injustices et ont détruit la Lumière Divine qui était descendue sur le Prophète, et qu'il avait transmis aux peuple arabe.

 

D'après les hadiths, c'est Abou Bakr qui a légiférer sur le fait que tous ceux qui refusaient de verser la zakat étaient dorénavant considérés comme des apostats.

 

Voici un extrait d'un article intéressant qui remet en cause cette loi qui n'est nullement Divine (inexistante dans le Coran).

Car on peut croire en Dieu et son Messager, et avoir une soumission qui n'est pas conforme aux pratiques, sans pour autant être considéré comme un apostat.

 

Les "Mâni'u-z-zakât" de l'époque de Abû Bakr : qu'ont-ils réellement refusé de faire ? - Le fait de délaisser par paresse la pratique de l'un des 4 piliers de l'islam constitue-t-il du kufr akbar ?

https://www.maison-islam.com/articles/?p=489

 

Un message reçu :

Comment as-tu pu écrire que si quelqu'un ne fait pas les actions obligatoires mais ne renie pas les croyances, il reste musulman ? Crains Allah !
Sache qu'à l'unanimité, quand une personne ne fait pas la prière et ne s'acquitte pas de la zakât, elle n'est plus musulmane, même si elle ne renie pas les articles de croyance et croit toujours que la prière et la zakât sont obligatoires.
C'est bien pourquoi Abû Bakr avait combattu les "Mâni'u-z-zakât", avec l'approbation unanime des Compagnons.


Réponse :

Non, ce que vous dites ne fait pas l'unanimité, ce n'est qu'un avis.
Un autre avis existe, nous allons le voir. Et c'est celui-ci auquel j'adhère.

D'après cet autre avis, les musulmans qui négligeaient de payer la zakât sans renier en croyance le caractère obligatoire de celle-ci, Abû Bakr (que Dieu l'agrée) ne les a pas combattus parce que, négligeant cela, ils seraient devenus kâfirs, mais parce qu'ils s'étaient organisés en une forme de rébellion (tâ'ïfa mumtani'a) (cliquez ici et ici)...


En fait après le décès du Prophète (sur lui la paix), il y eut, pendant la période des quatre premiers califes, 4 types de groupes entrés en rébellion :

1) Il y eut les gens qui, à l'époque du califat de Abû Bakr (que Dieu l'agrée), apostasièrent et crurent en Mussaylima ou en al-Aswad al-'Ansî comme étant un prophète de Dieu :
Eux furent kâfirs (et ceux d'entre eux qui étaient musulmans devinrent apostats).
2) Il y eut les quelques Compagnons (que Dieu les agrée) qui, à la tête d'un groupe, refusèrent de reconnaître l'autorité de 'Ali (que Dieu l'agrée) et auxquels Ali fit face à Jamal et à Siffîn :

A l'unanimité eux n'étaient ni kâfirs ni dhâll ; ils furent bughât bi bagh'yin mujarrad ; leur bagh'y reposait sur une erreur d'interprétation (khata' ijtihâdî) de leur part.

3) Il y eut les Harûriyyûn de l'époque du califat de 'Alî :

D'après l'avis de certains muhaddithûn, ils furent kâfirs ; mais d'après l'avis de la plupart des ulémas (surtout les fuqahâ'), ils ne furent pas kâfirs mais dhâll (déviants).

4) Enfin il y eut les "mâni'u-z-zakât" de l'époque du califat de Abû Bakr :

C'est ce qui nous intéresse ici par rapport à votre question...

-
Répondre à votre question demande que l'on aborde plusieurs points :

Premier point) En fait que désignent ces termes "mâni'u-z-zakât" de l'époque de Abû Bakr ?

Cela désigne-t-il :
4.1) ceux qui renièrent que la zakât soit obligatoire et exprimèrent leur croyance selon laquelle elle n'est pas (ou plus) obligatoire ?
4.2) ceux qui avaient toujours comme croyance que la zakât est obligatoire sur qui réunit un certain nombre de conditions, mais décidèrent, de façon organisée (ils formaient un groupe constituée autour de cette idée, une tâ'ïfa mumtani'a), de ne plus s'en acquitter bien qu'elle fût obligatoire sur eux ?
4.3) ceux qui savaient que la zakât est obligatoire sur qui réunit un certain nombre de conditions, et s'en acquittaient toujours, mais refusèrent de la remettre à l'autorité califale et décidèrent de la faire parvenir eux-mêmes aux pauvres ?

Ibn Taymiyya écrit que Abû Bakr n'eut pas à faire face à des gens se trouvant dans le cas 4.3 (MS 2/332). (Si des musulmans se trouvaient dans ce cas 4.3, ils seraient, d'après Abû Hanîfa et Ahmad ibn Hanbal, des bughât "bi bagh'yin mujarrad", et l'autorité ne pourrait pas les combattre : MS 2/335.)

 

Abû Bakr eut à faire face :
soit à des gens qui exprimèrent que leur croyance est que la zakât n'est pas obligatoire (ou n'est pas obligatoire sur eux), ou n'est plus obligatoire (en général, ou bien sur eux particulièrement) après le décès du Prophète [cas 4.1] ;
soit à des gens qui avaient toujours comme croyance que la zakât est obligatoire sur qui réunit un certain nombre de conditions, mais qui décidèrent de ne plus s'en acquitter bien qu'elle fût obligatoire sur eux [cas 4.2].

 

Ibn Hajar écrit :

"Par "(ceux qui font) la différence (entre la prière et la zakât)", (Abû Bakr) voulait désigner : ceux qui acceptent la prière (mais) refusent le caractère obligatoire de la zakât [soit le cas 4.1], ou bien qui refusent de s'en acquitter tout en reconnaissant son caractère obligatoire [soit le cas 4.2]" (Fat'h ul-bârî 12/347).

 

D'après al-Bukhârî, ces gens refusaient le iltizâm (au niveau des croyances même), concernant la zakât [soit le cas 4.1] : il a titré sur le récit de Abû Bakr combattant les mâni'u-z-zakât" : "(...) Qui a refusé d'accepter les obligations, et du fait qu'ils ont été affiliés à l'apostasie" ("(...) man abâ qabûl al-farâ'ïdh, wa mâ nussibû ila-r-ridda") (Al-Jâmi' us-sahîh, kitâb istitâbat il-murtaddîn, bâb n° 3).


Second point) Ceux qui étaient dans le cas 4.1 ont adopté une croyance de kufr :

Ceux qui se trouvaient dans le cas 4.1 à l'époque de Abû Bakr avaient adopté une posture de kufr akbar.
Cependant, ils étaient ignorants, et Abû Bakr ne les a donc pas considérés kafir bi-l-'ayn tant que iqâmat ul-hujja n'eut pas lieu.

Ibn Hajar écrit ainsi :

 "والذين تمسكوا بأصل الإسلام ومنعوا الزكاة بالشبهة التي ذكروها، لم يحكم عليهم بالكفر قبل إقامة الحجة" (Fat'h ul-bârî 12/350).

 

Cette "shub'ha" consiste en la ta'wîl à laquelle ils eurent recours, écrit al-Kashmîrî (Ikfâr ul-mulhidîn, p. 24), et c'est la ta'wîl que Ibn Hajar a évoquée 3 pages auparavant par le biais de cette citation de al-Khattâbî : (...)

Voyez : Ibn Hajar dit bien que tant que la iqâmat ul-hujja ne fut pas réalisée, il ne furent pas déclarés kâfir, et ce à cause de la présence d'une ta'wîl fondée sur shub'ha mu'tabara ; leur propos était bien, pourtant, un propos de kufr. (Ce cas de figure relève du cas classé comme "B.B.B.a" dans notre article traitant de iqâmat ul-hujja. Cliquez ici pour en savoir plus.)


Troisième point) Et ceux qui étaient dans le cas 4.2, ont-ils eux aussi fait acte de kufr akbar ?

On lit dans certains récits que tous ceux qui refusaient de payer la zakât étaient devenus kâfirs. Ceux qui étaient dans le cas 4.2 firent-ils donc eux aussi acte de kufr par le simple fait d'avoir négligé de s'acquitter de la zakât, même sans en renier le caractère obligatoire ?

C'est ce que vous, auteur de la question, vous semblez penser :

ceux qui reconnaissent que la zakât est chose obligatoire mais en actes ne s'en acquittent pas (par négligence, ou par avarice, par exemple) ne sont pas musulmans.

 

Or d'autres avis aussi existent.

 

En effet, Ibn Taymiyya a relaté que :

X) Ibn Taymiyya a relaté qu'il est des ulémasX.a – qui pensent que c'est la règle à propos de tout pilier parmi les 4 actes-piliers de l'islam, et cela s'applique donc à la salât, à la zakât, au jeûne du ramadan et au pèlerinage à la Mecque : même sans en avoir renié le caractère obligatoire, le seul fait d'avoir négligé d'accomplir un de ces 4 piliers sans excuse valable et alors qu'on en avait les capacités fait sortir de l'islam et tomber dans le kufr akbar.

 

Ensuite, d'autres ulémasX.b – sont d'avis que le simple fait de ne pas s'acquitter de la zakât sans en renier le caractère obligatoire mais par négligence de ses devoirs est un acte qui fait sortir de l'islam et tomber dans le kufr akbar. Ces ulémas disent que cela est également valable pour le simple fait d'avoir négligé d'accomplir une prière obligatoire sans excuse mais par paresse, sans en renier le caractère obligatoire. Ce sont là deux négligences qui font sortir de l'islam et tomber dans le kufr akbar.

 

Enfin d'autres ulémas X.c – sont d'avis que le fait de ne pas payer la zakât tant qu'on n'en renie pas le caractère obligatoire ne fait, lui, pas sortir de l'islam, et que par contre le fait de ne pas accomplir la prière par paresse est un acte qui fait sortir de l'islam. Cf. MF 7/609-610) (d'après certains d'entre ces ulémas, le fait de ne pas accomplir certaines prières obligatoires ne fait pas sortir de l'islam, contrairement au fait de ne jamais en accomplir aucune : lire notre article sur le sujet).

 

Y) Ibn Taymiyya a relaté que l'avis le plus connu chez de nombreux ulémas hanafites, malikites et shafi'ites, et qui est aussi un avis hanbalite, est que le simple fait de ne pas s'acquitter de la zakât n'est pas un acte de kufr akbar, faisant sortir de l'islam après qu'on y soit entré par la prononciation des 2 témoignages de foi (cf. MF 7/610).
 

Cet avis Y ce fonde sur les hadîths suivants :
--- "Il n'est pas une personne qui témoigne, sincèrement de son cœur, qu'il n'est de divinité que Dieu et que Muhammad est le Messager de Dieu, que Dieu lui interdise le Feu [perpétuel]" (al-Bukhârî, 128, et c'est sa version ici reproduite ; Muslim, 32).

 

--- "Celui qui témoigne qu'il n'y a de divinité que Dieu et que Muhammad est le messager de Dieu, Dieu interdit sur lui le Feu [perpétuel]" :

(Muslim, 29).

 

Ceci est la preuve que celui qui a la foi en ces deux propos, celui là est musulman, puisqu'aucune personne morte kâfir ne sera admise au Paradis. Dans ce hadîth, il s'agit bien entendu de l'interdiction pour lui d'aller dans le Feu éternel, puisque d'autres hadîths menacent d'un séjour dans le Feu celui qui aura commis tel et tel péchés graves. Il s'agit en fait d'apporter foi en l'Unicité de Dieu et en le caractère de vrai prophète de Muhammad, avec ce que cela comporte de croire en le caractère véridique du message qu'il a apporté (lire notre article sur le sujet).

Les gens se trouvant dans le cas 4.2 à l'époque de Abû Bakr ne furent pas kâfirs ; c'est par extension que l'on a utilisé à leur sujet aussi le terme "kafara".

Ibn Hajar écrit ainsi :

"Par "(ceux qui font) la différence (entre la prière et la zakât)", (Abû Bakr) voulait désigner : ceux qui acceptent la prière (mais) refusent le caractère obligatoire de la zakât [soit le cas 4.1], ou bien qui refusent de s'en acquitter tout en reconnaissant son caractère obligatoire [soit le cas 4.2]. Au début du récit, le (terme) "kufr" a été appliqué de façon qu'il englobe les deux catégories ; cela est au sens propre à propos de ceux qui réfutèrent (le caractère obligatoire de la zakât) [cas 4.1], et au sens figuré, par extension, à propos des autres [cas 4.2]" (Fat'h ul-bârî 12/347).


Quatrième point) Pourquoi Abû Bakr a-t-il alors combattu les gens qui étaient dans ce cas 4.2 ?

A propos de l'homme qui refuse individuellement de payer la zakât, an-Nawawî a écrit que celle-ci "sera prise de ses biens sans son accord ; il n'y a pas de divergence à ce sujet. Mais est-ce que dans ce cas il sera acquitté de son devoir en son for intérieur [= vis-à-vis de Dieu], il y a deux avis sur le sujet entre nos ulémas [= les shafi'ites]" (Shar'h Muslim 1/200). En fait, dans un cas pareil, l'autorité a d'abord recours au dialogue avec cet homme ; si ce dernier ne veut rien entendre et persiste dans son refus de s'acquitter de l'impôt, l'autorité se saisira du montant de celui-ci de ses biens, comme nous venons de le voir avec an-Nawawî (c'est aussi ce que Ibn Qudâma a écrit : Al-Mughnî 3/380). Et c'est au cas où cet homme s'oppose par la force à cette saisie et est donc prêt à se battre que l'autorité emploiera la force contre lui.

 

Cependant, Abû Bakr eut à faire face non pas à un homme mais à tout un groupe constitué (tâ'ïfa) et qui disposait d'une certaine puissance, ce qui faisait que l'autorité n'avait pas de qud'ra sur lui (on dit qu'il dispose d'une "mana'ah" : Radd ul-muhtar 6/412, Shar'h Muslim 18/6), groupe qui s'était rassemblé autour de ce refus de paiement de la zakât...

Et, dans les faits, on peut imaginer les cas de figure suivants :
a) le fait que le groupe fasse savoir à l'autorité qu'il refuse de payer la zakât ;
b) suite aux pourparlers engagés par l'autorité, deux cas se présentent :
--- b.a) le groupe revient à la raison et met fin à son refus ;
--- b.b) le groupe persiste dans son refus :
----- b.b.a) soit il se contente de refuser cela, sans pour autant combattre, ni s'apprêter à le faire, ni même disposer de forces armées ;
----- b.b.b) soit il dispose de forces de combat mais ne prend pas l'initiative de débuter les hostilités ;
----- b.b.c) soit il s'apprête à combattre (yantassibu li-l-qitâl) ;
c) soit le groupe attaque le premier l'autorité ou bien les cités qui sont sous contrôle de l'autorité, en vue d'étendre sa perception des choses.

La règle concernant le cas c est claire : l'autorité n'a d'autre choix que celui de se défendre.
Qu'est-ce que Abû Bakr fit ?
est-ce qu'il n'y eut que le dialogue – cas de figure a –, puis, à cause de l'échec de celui-ci et de persistance dans le refus – c'est-à-dire dès que le palier b.b fut atteint (voire même b.b.a) –, il combattit ce groupe ?
ou bien les combattit-il parce qu'il s'agissait-il de gens se trouvant dans le cas b.b.b ?
ou bien est-ce qu'ils se trouvèrent dans le cas de figure b.b.c, c'est-à-dire qu'il y eut des indices sûrs montrant que le groupe était en train de se préparer au combat (intassaba li-l-qitâl bi-l-fi'l) ?

 

Pour Ibn Taymiyya, Abû Bakr a combattu le premier ceux qui refusaient de payer la zakât (MF 35/57). C'est-à-dire que, dès lors qu'ils étaient organisés en groupe constitué autour du refus de payer la zakât, Abû Bakr les a combattus. Ceci revient donc à dire qu'Abû Bakr les a combattus parce qu'ils sont entrés dans le palier b.b (apparemment il parle de b.b.a même ; mais peut-être qu'un groupe n'est considéré comme "lahum mana'ah" / "min ahl ish-shawka" que s'il dispose de forces armées, ce qui signifie que l'avis d'Ibn Taymiyya est que Abû Bakr les a combattus parce qu'ils relevaient du palier b.b.b. Ce point reste, en ce qui me concerne, à approfondir.

 

Ce que Ibn Hajar a pour sa part écrit à propos de la raison ayant poussé Abû Bakr à combattre ceux qui refusaient de payer la zakât peut être compris comme désignant le cas de figure b.b.c.
Il a écrit :"Par "(ceux qui font) la différence (entre la prière et la zakât)", (Abû Bakr) voulait désigner : ceux qui acceptent la prière (mais) refusent le caractère obligatoire de la zakât [soit le cas 4.1], ou bien qui refusent de s'en acquitter tout en reconnaissant son caractère obligatoire [soit le cas 4.2]. Au début du récit, le (terme) "kufr" a été appliqué de façon qu'il englobe les deux catégories ; cela est au sens propre à propos de ceux qui réfutèrent (le caractère obligatoire de la zakât) [soit le cas 4.1], et au sens figuré, par extension, à propos des autres [soit le cas 4.2]. (Abû Bakr) as-Siddîq n'a combattu ces [gens du cas 4.2] et ne les a pas excusés pour ignorance parce qu'ils s'étaient apprêtés à combattre ; il a donc dépêchés vers eux qui les a invités à revenir ; lorsqu'ils persistèrent, il les combattit" (Fat'h ul-bârî 12/347).

 

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

 

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